
« Toutes les douze heures, il y a une bobine qui part au feu »… A ce rythme, la pénurie de carte grise pourrait avoir lieu d’ici deux mois.
Située à Jouy-sur-Morin (77), l’usine de Crèvecoeur détient un savoir-faire unique. Elle est la seule en France à fabriquer un papier sécurisé indispensable à la confection des certificats d’immatriculation des véhicules (les fameuses cartes grises). Problème, l’entreprise a été placée en liquidation judiciaire le 16 janvier dernier, et le site doit fermer ses portes à la fin du mois.
Le temps de trouver un nouveau fournisseur, l’Etat comptait utiliser le stock d’une centaine de bobines de papier. Une « stratégie » qui pourrait bien tomber à l’eau… Le stock en question est actuellement pris en otage par les 240 salariés, qui ont commencé, le 22 janvier, à « liquider » les premières bobines au chalumeau (200 kilos chacune)…
« Toutes les douze heures, il y a une bobine qui part au feu… C’est leur monnaie d’échange », a déclaré à l’AFP, Patrice Schaafs, délégué syndical CGT et secrétaire du comité central d’entreprise de Arjowiggins Security.
Pénurie d’ici deux mois ?
Bien que tout espoir de sauver le site de Crèvecoeur se soit évanoui, les salariés sont résolus à obtenir « des indemnités décentes ». A ce rythme, l’Etat pourrait connaître une pénurie de papier pour carte grise d’ici à deux mois, à en croire Patrice Schaafs.
Source : Challenges.fr